La Chambre des communes reconnaît l’urgence d’adopter des directives nationales en matière de soins palliatifs, tel que le propose la motion M-456

Hier après-midi, la Chambre des communes a appuyé à l’unanimité la motion M-456 qui reconnaît la nécessité d’adopter des stratégies, des cadres de travail et des plans nationaux pour les soins palliatifs et de fin de vie. La motion souligne également la nécessité d’appuyer les aidants, d’améliorer la cohérence des soins à domicile et d’encourager les Canadiens à planifier leur fin de vie en entamant des conversations à propos de la planification préalable aux soins.

« Nous nous très heureux que tous les partis aient appuyé cette question urgente et aient voté en faveur de celle-ci, a déclaré Sharon Baxter, directrice générale de l’Association canadienne de soins palliatifs. Notre population vieillit, et cette motion nous montre que tous les partis sont conscients qu’il faut prendre immédiatement des mesures à l’échelle nationale, provinciale, territoriale et communautaire pour faire en sorte que tous les Canadiens planifient et reçoivent des soins de fin de vie de grande qualité dans le milieu de leur choix. » 

À l’heure actuelle, entre 16 et 30 % seulement des Canadiens ont accès à des soins de fin de vie ou à des soins palliatifs de grande qualité.[i]  La plupart des Canadiens reçoivent des soins de fin de vie dans un contexte de soins primaires, mais nous pouvons faire beaucoup mieux pour que les soins palliatifs soient dispensés dans le milieu communautaire. De plus, selon un récent sondage Harris Decima, la plupart des Canadiens (73 %) estiment que les gouvernements provinciaux accordent trop peu d’importance aux soins de fin de vie, notamment plus d’un tiers d’entre eux (35 %) sont d’avis que c’est beaucoup trop peu.[ii] L’étude a aussi révélé que les soins palliatifs font l’objet d’un appui presque unanime de la part des Canadiens, ceux-ci étant d’accord pour la plupart (96 %) et 66 % étant tout à fait d’accord.[iii]

« La présente motion démontre que nous sommes fins prêts à discuter des soins de fin de vie à l’échelle nationale, et qu’il est maintenant temps que les Canadiens discutent de leurs désirs avant de tomber gravement malade, a ajouté Louise Hanvey, directrice, Planification préalable des soins au Canada. Il est temps de lancer une campagne nationale qui encouragera les gens à parler et à amorcer une discussion sur les soins de fin de vie. »

Bien que les Canadiens soient nombreux à dire que la démarche de planification préalable des soins devrait être amorcée alors que les gens sont encore en santé, seulement 13 % ont préparé leur plan[iv]. La planification préalable des soins est une démarche de réflexion et de communication : c’est le moment d’examiner ses valeurs et ses volontés, et de communiquer aux autres ses préférences en matière de soins personnels et de santé dans l’éventualité où l’on ne serait plus en mesure d’accepter ou de refuser des traitements. La démarche comprend également la désignation d’un mandataire, c’est-à-dire la personne qui pourra parler en notre nom si on ne peut plus le faire soi-même.

La motion se lit comme suit : « Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait adopter une stratégie pancanadienne de soins palliatifs et de fin de vie en travaillant avec les provinces et les territoires à l’élaboration d’un modèle souple et intégré de soins palliatifs qui : a) tient compte de la diversité géographique, régionale et culturelle des régions urbaines et rurales au Canada; b) respecte les besoins culturels, spirituels et familiaux des Premières Nations, Inuits et Métis du Canada; c) vise à faire en sorte que (i) tous les Canadiens aient accès à des soins palliatifs et de fin de vie de première qualité à domicile et en établissement, (ii) davantage de soutien soit apporté aux aidants, (iii) la qualité et la cohérence des soins palliatifs et de fin de vie à domicile et en établissement au Canada soient améliorés, (iv) les Canadiens soient encouragés à discuter de soins de fin de vie et de leur planification. »



[i] Canadian Institute for Health Information, Health Care Use at the End of Life in Western Canada. Ottawa: CIHI.

[ii] A quantitative online research survey of 2,976 Canadian adults. Completed using Harris/Decima’s proprietary online panel so is precluded from reporting a margin of error. Data were collected between July 5 and August 7 2013. Survey data were weighted using 2011 Census to reflect general population (gender, age and region). 49

[iii] Ibid. 46

[iv] Ibid. 33, 35